Près de Chartres, Spurgin ouvre une usine dédiée aux murs préfabriqués en béton de bois

Communiqués - 11/06/2024

A Mignières (Eure-et-Loir), le numéro un français des prémurs a investi 13 M€ pour industrialiser, sous licence avec la société iséroise CCB Greentech, un prémur porteur en béton de bois, qui peut monter en R+3.

Les machines ne tournent pas encore, mais c’est pour très bientôt. A Mignières, près de Chartres (Eure-et-Loir), Spurgin, leader français des prémurs, vient d’inaugurer une nouvelle usine qui va produire des murs en béton de bois, à côté d’une première unité industrielle qu’il avait implantée en 2011.

13 M€ d’investissement, 5000 m² de surface couverte, une capacité de production de 300 000 m² lorsque cette usine tournera à plein régime et une cinquantaine de salariés à terme… Spurgin a vu les choses en grand pour l’industrialisation de ce nouveau produit destiné à élargir son offre de solutions décarbonnées. La formule de ce béton de bois, produit sous licence, a été développée par une société iséroise, CCB Greentech. Il est constitué à 80% de copeaux d’épicéas, déchiquetés et traités, qui sont ensuite expédiés dans l’usine en big bag puis mélangés à de l’eau et du ciment, pour obtenir la pâte qui sert à fabriquer les murs.

« Le béton de bois existe depuis longtemps, mais celui-ci est différent puisqu’il présente la particularité d’être un béton de bois stable, compatible avec de grande structures », explique le directeur général Pierre Bollard.

Porteurs, ces murs peuvent être utilisés jusqu’en R+3, ou en superstructure,
sur les trois derniers étages d’un bâtiment de moins de 28 mètres de hauteur.
Ils se déclinent en 24 et 30 cm d’épaisseur, et jusqu’à 3,7m de haut sur 8m de long.
Autre atout, ils présentent un bilan carbone négatif avec jusqu’à 55 kg de matière biosourcée par m², un déphasage thermique allant de 14 à 17 heures qui offre un meilleur confort en été, ainsi qu’une excellente absorption acoustique, et une résistance au feu jusqu’à deux heures.

Deux gros marchés déjà passés

Produits jusqu’alors en petites quantités sur un autre site de Spurgin, à La Roque d’Anthéron (Bouches-du-Rhône), ces murs en béton de bois ont déjà été testés dans de nombreux projets, des maisons individuelles, des locaux de bureaux, des bâtiments industriels, des locaux techniques, etc.

A plus grande échelle, Spurgin a signé pour deux grosses opérations, un groupe scolaire à Sartrouville (Yvelines), avec GCC, et l’hôpital psychiatrique du CHU de Tours, avec Bouygues, ce qui représente à chaque fois 7000 m² de murs.

Dans un premier temps, l’usine de Mignières, dont la production est extrêmement robotisée, va fonctionner avec une équipe d’une quinzaine de salariés.
« La RE 2020 avance, les seuils sont de plus en plus contraignants, et la montée en charge peut être exponentielle », relève le directeur général. « C’est pourquoi on a fait le choix d’investir dans un véritable outil de production. Et si le marché est là, ce schéma sera reproductible car on dispose de foncier sur nos cinq autres implantations. »

Avec ces nouveaux produits, Spurgin mise sur une clientèle de prescripteurs, promoteurs et d’architectes, différente des entreprises de gros oeuvre qui lui achètent habituellement ses prémurs.

L’entreprise compte également continuer à étoffer sa gamme de solutions bas carbone. Elle va bientôt investir dans le mur bois paille, avec le rachat prochain d’une société innovante, Active Home, dans l’Allier, que Spurgin souhaite aider à se développer.

 

Christine Berkovicius/ Le Moniteur

Christine Berkovicius/ Le Moniteur

 

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